Université d’été transfrontalière "Une université tournée vers la mer" : un succès à renouveler
Le 20 juillet l’université d’été transfrontalière "Une université tournée vers la mer" s’est clôturée à l'école d'ingénieurs de Bilbao (UPV/EHU) - Portugalete.
Cette université d’été inédite, qui a débuté le 11 juillet, s'est déroulée sur le navire-école El Saltillo qui a longé la côte basque, faisant escale en divers lieux du littoral transfrontalier (Portugalete, Bilbao, Santurtzi, Mutriku, Saint-Sébastien et Saint Jean de Luz-Ciboure) où des conférences ont été données, ouvertes à toutes et à tous. Les deux équipages participants, des étudiant-e-s de l'UPV/EHU et de l'Université de Bordeaux, rapporteront dans leurs universités respectives ce qu'ils ont appris, des connaissances allant des questions nautiques à la durabilité de nos mers et océans.
La conférence de presse s'est déroulée en présence des acteurs qui, en collaboration étroite et après un travail en amont exhaustif et rigoureux, ont façonné ensemble ce qui fait la particularité de cette aventure : la transmission de la connaissance dans un extraordinaire espace interculturel, multilingue et communautaire.
Le résultat ne pouvait être plus positif, comme l'a exprimé Eva Ferreira, présidente de l'Université du Pays basque UPV/EHU : "Je suis sûre que cela a été une expérience extraordinaire sur le plan personnel. Je suis sûre que ce l’a aussi été sur le plan académique : une initiative universitaire originale et attrayante alliant notamment l'étude de la navigation à celle de la biologie, et qui, compte tenu de son succès, sera reconduite dans les prochaines éditions de nos universités d'été".
Pour sa part, Charles Pinto, directeur de l'école d'ingénieurs de Bilbao, a souligné l'importance de l'expérience directe de cette université d’été : "Les universités d'été de l’UPV/EHU sont une occasion de croiser les savoirs, avec en plus l'avantage d'être ouvertes aux personnes qui vivent hors des frontières du Pays basque sud (Euskadi). Avec une édition 2022 proposant une université d'été transfrontalière intitulée "Une université tournée vers la mer", y a-t-il meilleure façon de regarder la mer que d'être dans l’eau salée elle-même, au plus près de nos côtes ?! Le mélange des universités transfrontalières, des cultures, des formations et des genres a constitué l'un des principaux axes de cette université d’été. Grâce à ces ingrédients, les étudiant-e-s de l'Université du Pays basque UPV/EHU et de l'Université de Bordeaux ont pu partager des projets dans un espace très limité. Le navire-école "El Saltillo" a ainsi été le théâtre privilégié de ce projet innovant et original. Après une première phase de connaissance mutuelle et de Team Building, à terre, les étudiant-e-s participants, ainsi que l'équipage composé d'étudiants de l'école d'ingénieurs en navigation de Bilbao et leur capitaine Mikel Lejarza, ont mis leurs aptitudes et leurs compétences à l'épreuve entre les ports de Santurtzi/Portugalete et Saint Jean de Luz/Ciboure. L'expérience, selon les acteurs de l’université d’été, a été très satisfaisante et dynamique".
La co-directrice du cours, Julieta Barrenechea, de la Fondation Euskampus, a tenu quant à elle à souligner que ce cours a également permis de renforcer la collaboration entre l'UPV/EHU et l'Université de Bordeaux, qui développent depuis plus de 10 ans un Campus d'excellence international et transfrontalier. Ces deux équipages d'étudiants provenant de disciplines différentes ont partagé une expérience très intense tant sur le plan de la connaissance que sur celui de la cohabitation. Avec eux, nous avons pu renforcer le lien entre les deux universités à partir de son maillon le plus fort : la nouvelle génération de professionnels et de scientifiques qui seront ainsi capables naviguer dans un océan de connaissances et de territoires sans frontières".
L'un des principaux protagonistes de cette traversée, qui a navigué pour la connaissance, a sans aucun doute été le navire-école Saltillo. Voici les mots de son capitaine, Mikel Lejarza : "Un premier voyage réussi en tant qu’université d'été. Depuis qu'Eva Ferreira a suggéré la possibilité de faire cette université d’été jusqu'à aujourd'hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, nous avons beaucoup travaillé, et tout ce que nous avons préparé a été très bien organisé et a donné de bons résultats. J'avais deux craintes principales, la météo et la manière dont allait répondre les équipages. Nous avons eu deux équipages différents, et tous deux se sont très bien adaptés au bateau et à la vie en communauté. Sur les bateaux, j'attache beaucoup d'importance à la cohabitation et la bonne entente, car c'est la clé de la réussite de la navigation et de tout le reste".
Les participants des deux équipes universitaires ont donné leur propre évaluation de l'expérience. Martin Van Roy, de l'Université de Bordeaux, a déclaré : "Pour moi, c'était une chance incroyable. J'ai pu rencontrer des gens extraordinaires et apprendre des choses sur l'écologie, entre autres. Je ne pourrais pas être plus reconnaissant pour ça. Elise Baritaud, de l'Université de Bordeaux, a déclaré : "Je voulais remercier Mikel (capitaine) pour tout, ainsi que tous les autres pour avoir rendu cette expérience unique. J'espère qu'il aura lieu à nouveau, car personnellement, c'est une expérience très intéressante car nous découvrons de nouveaux endroits pour nous-mêmes. Fanny-Laure Thomassin, de l'Université de Bordeaux, a fait écho aux propos de ses collègues : "J'ai appris sur le plan personnel et professionnel, nous avons beaucoup appris sur la voile, mais pas seulement, des choses auxquelles nous ne nous attendions pas non plus. Merci d'avoir rendu cela possible".
Pour sa part, Javier Sanz, étudiant en nautisme et membre de l'équipage de Saltillo, a commenté : "Le voyage s'est parfaitement déroulé, nous étions tous un peu nerveux au début, nous nous demandions si nous allions bien ou mal nous entendre, et je tiens à souligner que l'important est qu'il y ait eu une très bonne attitude sur le bateau, nous nous sommes parfaitement entendus avec le premier et le deuxième équipage, et nous avons même noué une grande amitié".
En plus de tout ce qui précède, un aspect fondamental a été le transfert de connaissances en 4 langues. Les 3 langues locales sont le basque, le français et l'espagnol, ainsi que l'anglais comme lingua franca. Chacun a fait usage de son répertoire linguistique pour faciliter autant que possible la communication et la cohabitation. De même, les intervenants des conférences ont fait un grand effort pour présenter leurs exposés dans des formats multilingues. Par ailleurs, les équipages ont eu à disposition des ressources en 4 langues pour une cohabitation agile et ouverte à bord : toute la terminologie de base du voilier, les guides et les instructions/utilisation du matériel, ainsi que les directives pour le journal de bord qu'ils ont tenu tout au long du voyage. La diversité linguistique a été un point de référence et la flexibilité et la tolérance envers ces pratiques multilingues une grande opportunité pour la cohésion du groupe. Une manière enrichissante de maintenir sa propre identité linguistique tout en embrassant l'identité des autres.
Vu le succès du programme, les travaux sont déjà lancés pour la prochaine édition en 2023.
Cette université d’été a été organisée dans le cadre du programme UNUM - Cursos de Verano Transfronterizos – UNUM.